Thaïs JACOBOVITZ

 

A propos de Thaïs Jacobovitz et André Courraud

Thaïs Jacobovitz et André Courraud naissent tous deux en 1920. Leur première rencontre date de décembre 1939.Ils tombent follement amoureux l’un de l’autre. Elle est juive d’origine polonaise par son père, russe par sa mère. Ses parents ont fui la misère et les pogroms pour s’installer en France. Le père est ouvrier tailleur (il meurt de la tuberculose à l’âge de 24 ans), la mère couturière à domicile. Thaïs quitte l’école après le Certificat d’Etude et apprend la sténodactylo. A 16 ans, employée dans les Grands Magasins, Elle participe aux grèves de 1936.

André lui est un « goy » d’origine bourgeoise. Son père est conseiller financier. Une mère étouffante, un père souvent absent et peu affectueux. Thaïs a toujours rêvé de faire un grand mariage, elle aime le luxe, l’élégance, le raffinement. En aimant André, elle s’éloigne de son milieu d’origine et espère s’élever dans l’échelle sociale. Ils se marient le 22 janvier 1942. C’est la guerre, c’est l’Occupation. Thaïs a hérité de l’étoile jaune, mais elle ne la portera jamais. Elle a l’insouciance de la jeunesse, circule à bicyclette en plein couvre-feu, échappe aux rafles et aux arrestations, quelquefois de justesse. Mais la guerre les sépare et brisera leur amour. En 1943, André part en Allemagne dans le cadre du STO (Service du Travail Obligatoire). André et Thaïs s’écrivent tous les jours. C’est une correspondance passionnée, des lettres pleines d’espoir, mais aussi de leurs humeurs chagrines, leurs tourments, leurs doutes, les lettres de Thaïs ont des pointes d’humour lucide et ravageur qui, au fil des mois, prennent parfois des accents d’amertume et de  reproche, entre autres lorsque la permission d’Allemagne, attendue avec impatience, ne sera pas accordée. Cette longue séparation qui dure plus d’une année portera un coup fatal à leur amour.

Ils se retrouvent à la Libération, ont peine à se reconnaître. Ils tentent de renouer les liens, font des enfants (Sylvie et Béatrice) avant de se séparer définitivement.

Thaïs continuera à rêver du grand amour. Elle côtoiera un milieu culturel et artistique plus fait à sa mesure, se passionnera pour des causes politiques (la guerre d’Algérie), mais ne rencontrera pas le Prince Charmant. Beaucoup plus tard Elle reviendra à ses racines, le judaïsme, dans son aspect culturel plutôt que religieux.

Après bien des tribulations, un troisième mariage et un troisième enfant, André retrouvera, vers l’âge de 40 ans, son âme de poète. Son « âme de vingt ans »

André est décédé en 1981, Thaïs en 2000.

 

Participation à la revue

  • N° 15, Paris-Brême-Hambourg 1943-1944 (Lettres de Thaïs Jacobovitz à André Courraud)